Relecture scientifique : Catherine Bergeron, ergothérapeute
Recherche et rédaction : Partenaires du guide « Garder le cap »
Nous parvenons assez facilement à faire comprendre à nos enfants « neurotypiques » que le sommeil, même s’il tarde un peu, arrivera.
Que ce soit en comptant les moutons, en se concentrant sur leur respiration ou en demandant un massage, avec du soutien et de l’éducation, ils arrivent un jour à développer des trucs gagnants pour parvenir à s’endormir.
Avec nos enfants différents, comme avec le très jeune enfant, nous devons souvent être imaginatifs et passer par d’autres chemins pour leur faire comprendre les choses.
Souvent, comme avec un bébé, c’est par la routine et les étapes reconduites quotidiennement de la même façon que l’enfant à besoins particuliers intègre des habitudes qui l’aideront à mieux dormir toute la nuit.
Avoir une hygiène de sommeil prévisible, répétitive, stable et qui respecte les rythmes biologiques, les besoins individuels et l'âge de nos enfants est assurément une stratégie gagnante.
Il faut également savoir que l'utilisation seule de la mélatonine, même si elle peut être indiquée pour nos enfants, ne donne pas d'aussi bons résultats si elle n’est pas associée à un rituel du coucher et à plusieurs facteurs favorisant de bonnes habitudes de sommeil.
Routine type pour favoriser l’endormissement
17 h 30 : souper
18 h : On éteint les écrans et l’intensité des lumières peut être diminuée. Choisissons alors des jeux calmes plutôt que des jeux de poursuite. Ainsi, nous commençons à envoyer le message à nos enfants : « Nous nous couchons bientôt ! »
18 h 15 : Bain reposant
18 h 45 : Histoire
19 h : Au lit ! Bisou et « bon dodo ! »
Offrir à l’enfant un objet de transition pour dormir peut l’aider à rester seul et à s’abandonner au sommeil plus facilement.
Utilisons les mêmes mots dans la routine de fin de soirée et envoyons le message à notre enfant qu’il « s’endort pour la nuit ».
Plusieurs enfants auront avantage à utiliser une routine visuelle pour mieux comprendre les étapes les menant au sommeil.
Recommandation d'un intervenant à un parent
Mme Bergeron, ergothérapeute, suggère aux parents d’indiquer clairement les éléments de la routine, mais surtout le moment où l’enfant doit aller au lit. Voici un exemple de routine pour l’heure du coucher.
Un environnement optimal pour l’endormissement
Créer un environnement propice au sommeil peut aider les enfants à mieux s’abandonner une fois la nuit venue. Voici quelques facteurs sur lesquels s’attarder :
- Épurer la chambre de notre enfant pour n’y conserver que ce qui est nécessaire au sommeil, de manière à qu’il n’y ait pas d’ambiguïté quant à l’utilisation de la pièce. Si la chambre ne contient aucune distraction, l’enfant ne sera pas tenté de se lever pour faire autre chose que dormir;
- Choisir une peinture avec des tons neutres et un plafond de couleur sombre pour créer une ambiance feutrée;
- Mettre le lit de notre enfant en coin pour lui donner l’impression qu’il est enveloppé;
- Ajouter des oreillers de corps autour du lit de notre enfant pour lui donner plus de confort et créer l’effet « cocon ».
- Attention aux risques de suffocation : n’ayez recours à ce conseil que si votre enfant a les capacités de se mouvoir adéquatement;
- Idéalement, s'assurer qu'aucune lumière ne capte l’œil. Si l'utilisation d'une veilleuse est nécessaire, car notre enfant a peur du noir, choisir une ampoule de veilleuse d’une puissance maximale de 15 watts et de « couleur bleue, car cette couleur n’interfère pas avec les hormones du sommeil qui nécessitent la noirceur pour être secrétées » 1
- choisir des rideaux opaques pour éviter que les lumières de l’extérieur n’entrent dans la pièce;
- S'assurer d'une température fraiche, entre 18 et 21 degrés Celsius, et d’une bonne humidité d’environ 30 % à 40 %. Il est préférable d’utiliser des couvertures et de maintenir une température fraiche que de surchauffer la pièce.
- Utiliser le bruit blanc, tel que celui d’un ventilateur, pour couper les sons qui pourraient attirer l’attention de notre enfant;
- Certains enfants peuvent être réactifs aux odeurs, auquel cas il peut être souhaitable d’utiliser, par exemple, un détergent sans parfum.
- Exposer régulièrement l'enfant à la lumière naturelle du jour peut favoriser le sommeil. 2
- Prévoir régulièrement dans la journée des périodes d'activités physiques, selon les capacités de l'enfant. La dépense d'énergie pendant la journée aide au sommeil.
- Éviter les activités physiques intenses au moins trois heures avant le coucher.